En 2020, avec la crise du Covid nous avons pu observé un regain d'intérêt de la part des particuliers pour l'investissement boursier suite à des mois de confinement interminable au demeurant.
Comme à chaque fois, lorsqu'il y a des chercheurs d'or, il y a des vendeurs de pelles, non pas que je critique ces nouveaux investisseurs, car aujourd'hui investir pour se protéger de l'inflation est absolument fondamental !
Nous avons pu observer l'émergence de nouveaux acteurs du monde de l'investissement, on les appelle les néo-courtiers, entre autre : Trade Republic qui est purement inspirée du modèle de Robinhood aux Etats-Unis.
Ils sont jeunes, ils sont beaux, un design épuré...et en plus ils sont gratuits !
Gratuits ? Vraiment ?
En tant qu'observateur indépendant du monde financier, je tiens à souligner que je n'ai pas eus d'incitations financières de Trade Republic pour promouvoir leurs services et je n'en aurais de toute façon pas voulue.
Mon avis sur ce courtier est donc totalement objectif.
D'après ce que j'ai pu voir autour de moi, Trade Republic paie généralement 200 € par client ramené aux influenceurs, et certains ont reçu des sommes considérables sur leurs comptes Trade Republic, comme j'ai pu le constater lors de leur lancement en France il y a trois ans.
Leur stratégie marketing est omniprésente, que ce soit à la télévision, sur YouTube ou par des partenariats divers. Ils ont clairement trouvé le bon filon en ciblant les personnes non expérimentées et peu informées.
Trade Republic ne détient pas directement les titres de ses clients. À la place, il collecte leurs ordres d'achat et de vente et les transmet à la place de marché de Hambourg, où le market maker Lang & Schwarz les exécute. Un tiers finance Trade Republic en échange du flux d'ordres de ses clients. Mais comment le market maker tire-t-il profit de cette activité ?
Lorsqu'un client passe un ordre via Trade Republic pour acheter des actions comme Apple, Tesla ou Nvidia, cet ordre n'est pas traité directement dans les carnets d'ordres. Il est plutôt transmis à Lang & Schwarz, qui combine cet ordre avec de nombreux autres avant de les exécuter sur Euronext. Lang & Schwarz génère des revenus en profitant de la différence potentielle entre le prix de vente souhaité par l'acheteur et le prix d'achat proposé par le vendeur (le spread).
Si Jean veut vendre son action Apple pour au moins 180,00 € et que Marie est prête à en acheter une pour un maximum de 183,50 €, Lang & Schwarz peut intervenir et exécuter la transaction, empochant la différence de 3,50 €. Cette méthode, appelée Payment for Order Flow (PFOF), représente une part considérable des revenus de Trade Republic. Cependant, cette pratique pourrait être interdite dans les prochaines années, menaçant ainsi ce modèle économique.
Pour maximiser cette source de revenus, Trade Republic encourage le Dollar-Cost Averaging (DCA), c'est-à-dire l'achat mensuel d'ETF, en promouvant cette stratégie via de nombreux discours relayés par ses influenceurs. Cela génère des flux de revenus récurrents et prévisibles.
En plus du spread prélevé par Lang & Schwarz, Trade Republic prélève un spread supplémentaire pour augmenter ses revenus, ce qui manque de transparence.
La méthode de Payment for Order Flow (PFOF) crée des conflits d'intérêts, où les courtiers peuvent privilégier leurs propres revenus au détriment des intérêts de leurs clients.
Les ordres peuvent ne pas être exécutés au meilleur prix possible, entraînant des coûts cachés et une qualité d'exécution inférieure. Par exemple, des investisseurs se sont plaints de payer jusqu'à 4 % de spread sur leurs achats de Bitcoin via Trade Republic, ce qui est colossal.
De plus, cette pratique manque de transparence et détourne la liquidité des marchés principaux, augmentant ainsi la volatilité et désavantageant les petits investisseurs, créant un environnement de marché moins équitable.
Frais et coûts
Trade Republic offre des transactions sans commission pour les actions et les ETF. Cependant, il y a des frais associés :
Régulation et sécurité
Trade Republic est régulé par la BaFin (Autorité Fédérale de Surveillance Financière) en Allemagne, garantissant un haut niveau de supervision et de sécurité. Les fonds des clients sont séparés des fonds de l’entreprise, offrant une protection supplémentaire. En cas d'insolvabilité, les clients sont protégés jusqu'à 20 000 € pour les titres et 100 000 € pour les espèces.
Plateformes et outils
La plateforme est disponible en tant que trader web et application mobile, compatible avec Android et iOS. L'interface est intuitive, avec une navigation facile via une barre de recherche, une vue du solde du portefeuille, et le suivi des mouvements du portefeuille. Le "Gestionnaire d'Ordres" permet aux utilisateurs de gérer les plans d'épargne et de comprendre les types d'ordres comme limite, stop, et marché.
Produits et marchés
Trade Republic permet de négocier une large gamme d'instruments financiers :
Ouverture de compte
L'ouverture de compte avec Trade Republic est un processus simplifié, entièrement en ligne, sans exigence de dépôt minimum. Le processus de vérification prend généralement une journée, et les utilisateurs peuvent commencer à négocier dès l'activation du compte..
Trade Republic offre une plateforme robuste et conviviale pour une large gamme d'instruments financiers. Sa régulation par la BaFin et la ségrégation des fonds des clients assurent un environnement de trading sécurisé. Cependant, la pratique du PFOF et certains frais associés pourraient être des inconvénients pour certains utilisateurs car la plateforme est peu compétitive finalement face aux poids lourds du secteur comme Interactive Broker.