Dans un contexte économique marqué par des signes de déflation, il est judicieux de prendre des précautions quant à la poursuite de la hausse des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion de la FED le 14 juin (FOMC). Plusieurs facteurs renforcent cette perspective.
Tout d'abord, la dynamique annuelle des prix à la production montre une contraction persistante depuis huit mois consécutifs, atteignant en mai son plus fort repli depuis plus de sept ans. Cette tendance reflète une faiblesse des pressions inflationnistes, voire une possible déflation, ce qui nécessite une approche prudente en matière de politique monétaire.
De plus, la consommation des ménages est également affectée par des éléments préoccupants. Le resserrement des conditions de crédit et la stagnation du marché de l'emploi ont un impact significatif sur la capacité des ménages à dépenser, ce qui ralentit davantage la dynamique inflationniste. Dans ce contexte, il est crucial pour la FED d'évaluer attentivement l'impact de ces facteurs sur l'économie avant de prendre des décisions sur les taux d'intérêt.
Par ailleurs, il convient de prendre en considération la nécessité de prendre du recul face à une période d'un an et demi de hausse ininterrompue des taux d'intérêt. Une telle hausse prolongée peut entraîner des risques et des déséquilibres potentiels dans l'économie. La FED doit donc faire preuve de prudence et veiller à un atterrissage en douceur afin de minimiser les conséquences négatives pour l'économie dans son ensemble.
Il est intéressant de noter que le S&P500 vient d'officialiser son entrée en bull market, tant d'un point de vue technique que statistique. Cette classification est basée sur une augmentation de 20 % depuis ses plus bas niveaux. Cependant, il convient d'exercer une certaine prudence quant à l'interprétation de cette situation. Il est nécessaire de se demander si cette tendance est soutenue par des fondamentaux solides ou si elle est davantage alimentée par des spéculations et des mouvements de marché temporaires.
Dans l'ensemble, compte tenu de l'environnement déflationniste, des défis liés à la consommation et de la nécessité de prendre en compte la durée de la hausse des taux d'intérêt, il est raisonnable de considérer qu'une pause dans la hausse des taux d'intérêt lors de la prochaine réunion de la FED est une option à envisager sérieusement.